21/05/2010
Angela Merkel : "L'euro est en danger"
Ah bon ?
Et qui a voulu l'Europe, l'euro, la constitution européenne et notamment le traité liberticide de Lisbonne ?
Publié le 20/05/2010 à 08:02 - Modifié le 20/05/2010 à 08:24 Le Point.fr
UNION MONÉTAIRE
Angela Merkel : "L'euro est en danger"
AFP
Angela Merkel lors de son discours aux députés allemands, mercredi soir © AFP PHOTO DDP/MICHAEL KAPPELER GERMANY OUT
Pour préserver l'euro, l'Europe n'a qu'à prendre exemple sur l'Allemagne : tel est le sens du message délivré par la chancelière Angela Merkel mercredi aux députés, dans un appel aux accents dramatiques à sauver la monnaie unique et avec elle le projet européen tout entier. "L'euro est en danger, et si nous ne nous prémunissons pas contre ce danger, les conséquences pour l'Europe seront incalculables et les conséquences au-delà de l'Europe seront incalculables", a déclaré la chancelière conservatrice. "Si l'euro échoue, l'Europe échoue."
Elle défendait devant les députés du Bundestag, chambre basse du Parlement, le projet de loi sur la participation de l'Allemagne au plan européen de plusieurs centaines de milliards d'euros de soutien à la zone euro. Première économie européenne, l'Allemagne contribuera jusqu'à 150 milliards d'euros au vaste dispositif mis en place par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour renflouer les caisses des pays de la zone euro très endettés. "Je veux que l'Europe s'engage à (adopter) une nouvelle culture de stabilité", a déclaré la chancelière. Et le modèle, c'est l'Allemagne : "Notre culture de stabilité a plus que fait ses preuves." "Les règles ne doivent pas s'orienter sur les plus faibles, mais sur les plus forts", a-t-elle encore ajouté, un appel aux autres membres de l'union monétaire à prendre exemple sur l'Allemagne.
Celle-ci, avec une dette représentant environ 73 % de son Produit intérieur brut (PIB), là où les traités européens fixent une limite de 60 %, n'est pas un parangon de vertu. Mais par rapport à la Grèce (115 %), ou encore l'Italie (116 %), elle fait figure de bon élève. Et surtout, "nous avons adopté dans notre Constitution le plafond d'endettement", mesure que Berlin aimerait voir étendue à ses partenaires.
Des sanctions pour "assurer la stabilité de l'union monétaire"
Si les contrevenants persistent à "vivre au-dessus de leurs moyens", Angela Merkel n'est pas à court d'idées pour les sanctionner : blocage des fonds structurels européens, retrait des droits de vote dans les institutions européennes et, au pire, mise en faillite, selon une "procédure imposée" à élaborer. Le président de la Bundesbank, Axel Weber a lui aussi préconisé une telle procédure, devant les députés. Ce serait, selon lui, "une contribution importante visant à assurer la stabilité de l'union monétaire".
Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, présentera ces propositions à ses homologues européens vendredi à Bruxelles. D'ici là le Bundestag, où la coalition gouvernementale détient la majorité, devrait adopter le projet de loi. "Il y a certainement urgence", a dit Axel Weber, "tant que l'incertitude règne", les marchés restent très nerveux. "Il est essentiel que vendredi on puisse dire : l'Allemagne a décidé, la somme est disponible". L'opinion publique allemande est moins hostile au plan de soutien européen qu'elle ne l'était face à l'aide à la Grèce, votée début mai, bien qu'il soit beaucoup plus important. Mais les députés posent un certain nombre de conditions à leur aval, en matière de régulation des marchés financiers. Mme Merkel leur a promis mercredi de s'engager en faveur d'une taxation des activités financières dans le cadre du G20.
Et Wolfgang Schäuble a estimé qu'en l'absence de coordination internationale ou "si ça coinçait à cause de la Grande-Bretagne (....) on devrait essayer avec la zone euro". Le Royaume-Uni tient à protéger la place financière que représente Londres. L'Allemagne s'est attiré les foudres de la France après l'interdiction annoncée mardi de certaines transactions à découvert sur les obligations d'État et instruments financiers de couverture (CDS). Mais le gouvernement maintient sa position, qui a reçu le soutien du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
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