Nice : Dossiers SOS JUSTICE

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10/12/2009

Economie : Montgolfier irrite Bercy et les Suisses

 



Montgolfier irrite Bercy et les Suisses

09.12.2009, 07h00

NICE (ALPES-MARITIMES), LE 17 JUILLET. Eric de Montgolfier , le procureur de Nice , a décidé, dans la plus grande discrétion, d’ouvrir une enquête préliminaire sur les comptes détenus par des Français de la région niçoise.

En décidant, en juin dernier, d’ouvrir une enquête préliminaire sur des soupçons de blanchiment, Eric de Montgolfier déclenche un tremblement de terre. L’initiative du procureur de Nice, qui a pour cadre le Code pénal, « vise à retrouver des criminels pour les punir », décrypte un magistrat. Elle vient heurter de front la stratégie douce, « tout en négociation », que privilégie Bercy, « avec le risque que de nombreux détenteurs de comptes ne prennent la fuite », pointe le juriste.

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D’habitude, l’administration fiscale préfère la discrétion. Face à une simple évasion fiscale, elle négocie. Face à un fait plus grave, elle saisit le parquet. Le procureur se charge alors d’une enquête préliminaire, au terme de laquelle il décide soit de classer le dossier, soit de le confier à un juge d’instruction. « De nombreuses affaires sont réglées en amont sans que personne ne le sache », témoigne un magistrat.

« On est à la limite du conflit diplomatique »

L’enquête d’Eric de Montgolfier s’appuie sur le travail d’une cellule d’enquête spécialisée qui collabore avec Antoine, l’ex-employé de la HSCB (NDLR : lire son portrait page suivante). Elle oblige les autorités françaises à admettre qu’elles détiennent les fichiers piratés et qu’elles les exploitent. « Officiellement, les Suisses ignorent que nous sommes en train de les décrypter », glisse un enquêteur. Problème : ces données ont été volées. « On est à la limite du conflit diplomatique », estime un magistrat. D’autant que la justice helvète aurait réclamé, en vain, que les fichiers lui soient restitués. L’avocat d’Antoine se félicite de l’initiative d’Eric de Montgolfier. « Cela oblige les autorités fiscales à exploiter ces données », explique Me Patrick Rizzo. Mais, en haut lieu, elle irrite. « Qu’est-ce qui permet au procureur de penser que ces comptes servent à du blanchiment ? », s’étonne un haut fonctionnaire.


Tout en rendant hommage à « un magistrat très volontaire et motivant, courageux, voire téméraire », un membre de la cellule d’enquête admet le côté « limite » de la procédure. « Il nous faut intégrer le fait que nous travaillons sur des données d’origine impure. Cela nous oblige à nous dépasser. » Et à vérifier, très scrupuleusement, l’exactitude des informations.


A en croire les enquêteurs, les fichiers d’Antoine semblent « béton ». « Tout ce que nous avons pu vérifier est fiable », témoigne un membre de la cellule, qui concède que passer au crible la totalité des fichiers est une « mission impossible ». « Il va nous falloir inventer des critères et une méthode de travail pour limiter nos recherches, explique ce spécialiste de la lutte contre la criminalité financière. C’est excitant mais, en même temps, il n’est pas exclu que la montagne accouche d’une souris ».

http://www.leparisien.fr/economie/montgolfier-irrite-berc...


 

01:05 Publié dans Blanchiment, Nice | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook