09/12/2009
Signer la pétition pour soutenir les élèves infirmiers contre les réquisitions
Date de création : 02/11/2009
Date de cloture : 31/12/2009
Auteur : Étudiants Infirmiers Promotion 2007/2010
A l'attention de : Madame La Ministre de La Santé
Cette lettre est un travail commun des élèves de 3éme année des instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) de la Loire, mais transcrit aussi l’opinion de nombreux autres IFSI de France. Elle s’appuie également sur les textes en vigueur régissant notre formation et notre future profession.
Dans le cadre du plan de vaccination en prévention de la grippe AH1N1, notre directeur nous a transmis les directives du ministère de la santé concernant le recrutement des élèves infirmiers dans la mise en application de cette vaste campagne de vaccination.
Sur la base du volontariat, ceux qui le souhaitaient ont pu s’inscrire sur une liste et ainsi s’engager à être mobilisés en cas de besoin. On nous a informés par ailleurs que s’il n’y avait pas assez de volontaires, nous serions réquisitionnés selon les besoins sanitaires.
Beaucoup d’entre nous partagent une opinion méfiante sur les réelles motivations qui ont poussées notre gouvernement à mettre en place une action d’une telle ampleur. Mais cette lettre n’est pas là pour débattre ni de l’utilité du vaccin, ni des choix du gouvernement dans le domaine de la santé, ni des lobbies pharmaceutiques et de leur éthique que nous sommes loin de tous partager.
Certes il est vrai qu’un risque d’épidémie existe et nous avons la chance d’être dans un pays qui a les moyens de mettre en place des solutions de prévention. Mais si le gouvernement souhaite que nous adhérions et collaborions à ce projet, il faudrait qu’il revoit les moyens mis en place nous impliquant.
Tout d’abord, étant en dernière année de formation, nous devons valider divers examens théoriques et pratiques assez conséquents, demandant une présence assidue et indispensable en stage et à l’IFSI. Or selon les instructions ministérielles nous serions apparemment réquisitionnées sur ces temps dédiés à l’apprentissage de notre futur métier. Cette formation mobilisant beaucoup d’énergie et d’implication personnelle, il nous semble difficilement envisageable de nous demander une charge de travail supplémentaire dans des centres de vaccinations. Sachant, de plus, que nous devons aussi nous consacrer à la construction et la rédaction d’un mémoire que nous avons à rendre pour juin et qui rentre en compte dans la validation de notre examen final.
Ce qui nous pose également question est la manière peu délicate avec laquelle on semble ne pas être reconnu pour ces services qui seront rendus. On sent dans les propos de notre ministre peser l’héritage de nos ancêtres bonnes sœurs, charitables, travaillant jours et nuits avec pour seule rémunération le paradis. Or aujourd’hui, 21ème siècle, les choses ont changé. Durant notre apprentissage nous acceptons, encore, d’être indemnisés entre 90 et 160 euros pour un mois de stage (mais ne vous inquiétez pas, cette lettre n’est pas là non plus pour débattre de nos indemnités de stages, toutes juste bonnes à remplir le réservoir de notre voiture pour se rendre à l’hôpital, encore merci !). Le souci est que dans le cadre de cette campagne on nous demande d’être productif. Ce n’est donc plus de la formation mais un « réel » travail qui mérite donc d’être reconnu comme tel. Nous demandons donc, dans ce cas, d’être considérés au même titre que des infirmiers, car à travail égal, salaire égal. Le problème est que si nous sommes dans un centre de vaccination pendant nos heures de cours ou pendant nos heures de stage nous ne seront pas rémunérés.
Enfin le dernier point de discorde est la réquisition. En effet beaucoup d’entre nous s’interrogent sur le vaccin en lui-même, la manière dont est menée cette campagne (préparation et injection faites par deux personnes différentes, les informations médiatiques contradictoires causant le trouble dans de nombreux esprits…), sans compter le sentiment d’injustice induit par ce qui est développé ci-dessus. Peu se sont donc inscrit sur les listes de volontaires, ce qui se traduit par la réquisition de tous les élèves de 3éme année des IFSI de la Loire. Or cela nous parait difficile d’aller prodiguer des gestes sans l’accord de notre cerveau. Car voyez-vous, cela fait deux ans que l’on nous apprend à faire fonctionner les deux en même temps, et l’on ne peut soigner efficacement et intelligemment sans attacher du sens à nos actes, comme nous avons pu le vérifier tout au long de notre formation.
En conclusion, nous demandons, Madame La Ministre, que notre travail soit reconnu à sa juste valeur et que les conditions du volontariat et de la réquisition soient revues en fonction des impératifs de notre formation et respectent les valeurs et les opinions de tous (c'est-à-dire pas de réquisition pour ceux qui ne le souhaitent pas). Si le gouvernement manque de volontaires pour mener cette campagne, pourquoi n’embauche-t-il pas des infirmiers intérimaires, et pourquoi ne pas réquisitionner les infirmiers travaillant pour l’armée ?
Sachant que nous sommes tout à fait prêts à apporter notre aide aux services de soins en cas d’épidémie avérée.
Nous vous remercions de prendre note de ces propos et d’agir en conséquence, pour que notre collaboration avec les autorités sanitaires concernant cette campagne de vaccination se fasse dans de bonnes conditions, et pour que les futurs professionnels que nous sommes puissent être en accord avec les décisions qui les concernent. Ainsi nous pourrons travailler ensemble et de manière constructive, aujourd’hui et dans le futur.
04:08 Publié dans Pétitions contre la vaccination, Réquisition vaccination | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook