Prononcée il y a trente ans, l'éradication de la variole est considérée comme une importante victoire en matière de santé publique qui s'est accompagnée de l'arrêt de toute vaccination antivariolique. Une action qui aurait entrainé une diminution de l'immunité naturelle contre le VIH et contribué à son essor dans le monde.
C'est en tout cas l'hypothèse que font des chercheurs américains dans le journal BMC Immunology. Ils ont étudié du sang prélevé sur des personnes vaccinées contre la variole pour cette recherche et étudié les réactions des globules blancs face au VIH. Leurs résultats montrent un taux de réplication du virus significativement plus faible chez les personnes vaccinées contre la variole par rapport au sujets témoins.
Raymond Weinstein, de l'Université George Mason, en Virginie, a déclaré : « Il y a eu plusieurs explications proposées pour la propagation rapide du VIH en Afrique, y compris les guerres, la réutilisation des aiguilles non stérilisées et la contamination de lots de vaccin antipoliomyélitique au début. Cependant, certaines ont été réfutées et les autres n'expliquent pas le comportement de la pandémie de Sida. Notre conclusion selon laquelle la vaccination préalable antivariolique peut fournir à une personne un certain degré de protection contre le VIH suggère que le retrait de cette vaccination peut être une explication partielle. »
Le chercheur prévient toutefois que ses résultats sont préliminaires et qu'il n'est pour le moment pas question de « recommander la vaccination contre la variole pour lutter contre le VIH. »
J.I.
Sciencesetavenir.fr
http://www.sciencesetavenir.fr//actualite/sante/20100518....