Nous faisons très attention, sur Mecanopolis, à ne pas diffuser une information inutilement anxiogène à propos de la pandémie mondiale de grippe A et de ses conséquences. Les articles que nous traduisons proviennent de sources sérieuses et ont fait l’objet de plusieurs recoupements. Raison pour laquelle nous n’hésitons pas, aujourd’hui, à diffuser cette information publiée par la très sérieuse agence de presse Bloomberg.
Le virologue Adrian Gibbs, qui avait déclaré au mois de mai dernier que le virus de la « grippe porcine » s’était « échappé d’un laboratoire », vient de publier ses conclusions aujourd’hui, relançant ainsi le débat autour des origines du virus pandémique.
La nouvelle souche H1N1, qui a été découverte au Mexique et aux États-Unis en avril 2009, est le résultat du regroupement de trois virus provenant de trois continents différents, dont les gènes auraient été recombiné dans un laboratoire ou dans une usine de fabrication de vaccins, indique Adrian Gibbs et ses collègues scientifiques australiens, qui viennent de publier un travail de recherche dans le Virology Journal. Les auteurs de cette étude ont analysé la composition génétique du virus et confirment que son origine s’expliquerait d’avantage par une manipulation humaine que par une coïncidence de la nature.
Leur étude est actuellement discutée par d’autres scientifiques, un débat commencé il y a six mois alors que A. Gibbs avait demandé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’examiner ses hypothèses, en vain puisque que l’institution internationale basée à Genève avait refusé d’entrer en matière, se bornant à confirmer la version de « l’origine naturelle » du virus, niant ainsi toute origine humaine de la mutation.
« Il est important que la source de ce nouveau virus soit claire, si l’on veut à l’avenir éviter de future catastrophes, plutôt que de s’entêter à en minimiser les conséquences, comme on le coit aujourd’hui, après qu’il ait émergé » indiquent Adrian Gibbs et ses collègues John Armstrong et Jean Downie dans leur rapport.
Adian Gibbs et John Armstrong sont professeurs titulaires à la faculté émérite de l’Université Nationale Australienne de Canberra et Jean Downie est affiliée au « Centre for Infectious Diseases and Microbiology Laboratory Services » de l’hôpital Westmead, à Sydney.
« Explication la plus simple »
Bien que les oiseaux migrateurs ont manifestement agi comme un intermédiaire crucial pour la convergence des différents virus, la participation de l’homme dans leur regroupement est « de loin l’explication la plus simple », a déclaré aujourd’hui Adrian Gibbs dans un entretien téléphonique.
M. Gibbs a été à l’origine de plus de 250 publications scientifiques sur les virus au cours de sa carrière, ces 39 dernières années, pour le compte de l’Université australienne, selon les renseignement du ministère de l’éducation.
« Connaissant le sérieux d’Adrian Gibbs, je sais qu’il aura étudié toutes les hypothèses possibles avant d’en arriver à cette conclusion », indique le professeur Lance Jennings virologue clinicien des « Laboratoires Canterbury Santé Christchurch » de Nouvelle-Zélande. « D’autres scientifiques ne tarderont pas à confirmer ou réfuter sa thèse ».
Traduction : Spencer Delane pour Mecanopolis